"Aller mourir dans une boucherie ! " Jean-Luc Parrour n'en revient toujours pas.
C'est lui qui a donné le coup de grâce alors qu'un sanglier en furie dévastait le commerce de Courchevel dimanche après-midi. "Remarquez, heureusement qu'il n'est pas venu dans le mien, avec toute la porcelaine et les objets fragiles qu'il aurait trouvés..., " ajoute le chasseur et propriétaire d'un magasin voisin. Il a mis l'animal hors d'état de nuire à l'aide d'une carabine à lunette.
Dans la très sélect station de Tarentaise, les soixante membres de la société de chasse ne parlent que de ça. Plus habitués aux frasques des touristes fortunés qu'à la poursuite des animaux sauvages dans les boutiques.
Ce sanglier ne connaissait visiblement pas les bonnes manières. Il commence comme tout le monde par la Croisette, mais la galerie est fermée. Il défonce alors une porte et s'énerve à l'intérieur avant de ressortir. Il n'y a pratiquement personne dans le centre de la station en ce début d'automne et l'animal erre dans la rue jusqu'à la boucherie-charcuterie Selva.
Il charge et défonce la vitrine. Plus de 50 kilos de muscles et deux défenses qui vont briser le double-vitrage avant qu'il ne pénètre à l'intérieur. D'abord sonné par le choc, il reprend vigueur et s'en prend à tout ce qu'il trouve sur son passage, renverse tables et chaises, arrache un tuyau et le store.
"L'alarme a sonné et nous avons immédiatement été alertés, " raconte Nicola Selva qui n'est pas près d'oublier le spectacle de désolation à son arrivée. L'animal gisait dans une mare de sang, dans une boucherie sens dessus dessous, qui n'allait même pas pouvoir en faire profiter les clients. Le sanglier a en effet été remis à la société de chasse comme le prévoit la réglementation.
Le sanglier sera probablement servi aux anciens du village au cours d'un prochain repas.