Parler pour ne rien dire

Quand j'épluche des légumes, je choisis toujours soigneusement la couleur du plateau dans lequel je vais mettre les épluchures. Ce soir c'était le rose, parce que j'épluchais des poireaux. Et le rose et le vert, c'est si joli !

Je pose soigneusement les peaux successives bien dans le sens de la longueur, parallèles les unes aux autres, et j'admire leur blanc nacré teinté de vert. Je dispose les bouts avec leurs petites racines de part et d'autre, et cette répartition équilibrée et harmonieuse me ravit. Le bout vert foncé des poireaux, celui qui est abimé ou jauni, je le mets en tas, tout au-dessus, car j'ai de la peine pour ces feuilles flétries, et il me semble qu'en les mettant à l'honneur, sur le dessus, je rétablis un peu de justice dans le monde.

Puis j'enfile un blouson car dehors il fait très froid, je prends une lampe de poche car le bac à compost est dans un coin noir, et j'essaie de partir d'une démarche dansante afin que la lumière fasse de jolis petits bonds sur le sol de graviers.

Oui mais voilà, ce soir il y a du vent, et en chemin deux feuilles de poireau sont tombées. Et soudain une immense déception m'a envahie : l'harmonie du monde a été rompue.

Miolo !

Ce genre de petite chronique mine de rien....

allez ce type de déception on connait tous... mais tu racontes bien !

C'est bien Miolo de nous faire part de tes tocs. Tu es sur le chemin de la guérison.
Quoi que...

et la gloire du poireau

T'as pense a consulter ?

Ah ces petites mamies et leurs manies avançant à petits pas et portant leurs poireaux comme des trophées, personne ne les voit, personne ne sait rien d'elles et pourtant ces petites mamies sont des artistes ménagères qui trahies par un vent mauvais s'en retournent piteusement chercher au coin de l'âtre le réconfort de leurs toutous fidèles.

Regardez là nous qui la connaissons, regardez la dépitée devant ses épluchures éparses, regardez la, ses larmes contenues, déplorant ses efforts désormais inutiles pour son œuvre à jamais détruites et rageant après ce vent qui s'est permis de souffler dans les poireaux, elle qui ne le fait plus depuis longtemps !

MDR Tatane...

Souffler dans le poireaux ça fait beaucoup quand même avec le gosse en photo d'accueil qui souffle dans le flûtiaux !

Souffler dans un poireau...c'est vain et limité !

Jouer de l'harmonica, en revanche, c'est autre chose ! Il faut bien maîtriser les mouvements des lèvres, contrôler son souffle, maintenir l'objet en bonne position malgré les variations de pression, mouiller un peu parfois d'un léger coup de langue afin que le son sorte plus doux, et ne pas hésiter à passer du blues à la polka piquée !

En gros, ce que j'essaie d'expliquer modestement, c'est que si l'art de mettre le poireau en scène ne m'est pas inconnu, la pratique d'un instrument à vent, pour peu qu'elle ait été pratiquée avec virtuosité, ne demande plus qu'un petit entraînement ponctuel pour donner encore un peu de satisfaction.

Mais en matière de musique, les goûts sont variés : certaines préfèrent émettre des sons mélodieux, et d'autres n'hésitent pas à faire venir de l'étranger des virtuoses doués d'un bel organe.

ah mon avis , y'a pas que Miolo qui devrait consulter ...

je me demande comment elles vont finir l'hiver ces deux la ...

Je suis de l'avis de Miolo, maîtriser l'instrument à vent est du grand art.
J'ai d'ailleurs le souvenir d'un pétomane qui nous jouait la Marseillaise avec un brio époustouflant. J'en ai encore les yeux qui piquent et les oreilles qui saignent. Non pas pour la mélodie... Mais pour l'odeur !

MEKILEKON

Me vient une pensée à la Pierre Dac.....

"Si ceux qui n'ont rien à dire la fermaient plus souvent ,

on éviterait les courants d'air "

pas mal cette rubrique